Il nous a fallu un peu de temps pour décrire le dernier opus de Lamb Of God, sobrement éponyme. Une oeuvre aux relents politiques et aux riffs lourds et endiablés qui caractérisent le groupe face à ses contemporains. Focus.
A la première écoute, en tout cas durant les premières secondes, on se demande un peu où on va. Ce n’est qu’au bout d’une minute et 40 secondes que l’on retrouve enfin ce qu’on attendait du dernier album de Lamb Of God: du lourd. Memento Mori ouvre donc le bal de la manière la plus percutante possible. Les paroles « Wake up, wake up, wake up » tombent à point nommé. On ne sera pas déçu du voyage, c’est déjà une certitude.
Cela se confirme avec les titres suivants, Checkmate, Gears, mais surtout Reality Bath, qui rappelle à quel point Lamb Of God n’est pas qu’une succession de gros riffs et de sons gutturaux. C’est aussi et surtout des textes engagés politiquement et socialement. « She’s just a child of 8 years old, already scared to die ; And no one’s done a fucking thing but watch the bullets fly » écrivent-ils, s’en référant tristement aux fusillades dans les écoles américaines. Les inspirations sont multiples, entre l’énergie de Pantera, la force de Kreator et, d’une certaine manière, la noirceur de Slayer, bien que le message soit parfois radicalement opposé. Comme le style de vie du groupe lui-même ; LOG, c’est le véganisme, la bière sans alcool ou encore la lutte contre l’oppression subie par les autochtones, que Randy Blythe raconte d’ailleurs dans l’énigmatique Routes. Là où Ashes of the wake (2004) par exemple surfait sur des sujets spécifiques (guerres et religions), Lamb Of God brasse plus largement les thèmes qui touchent profondément le groupe. New Colossal Hate, qui conte la haine subie par les minorités, le résumerait à elle seule: « Childish amnesia born of privilege ; Selfish mob commits matricide« .
Au final, c’est un ensemble typiquement LOGien que l’on retrouve dans ce dernier opus. Un groove caractéristique qui donnerait presque envie de danser, malgré la lourdeur des riffs et la violence des paroles. Un album difficile à critiquer tant il rassemble tout ce qui fait le succès de ses auteurs sur la scène actuelle: un groupe d’envergure, avec qui il va falloir composer encore longtemps.