Asaf Avidan est un artiste qu’on adore et qui, à chaque fois, fait mouche ! Il est de retour, après une année sabbatique très chahutée, avec Anagnorisis. Un album où il voulait s’éloigner de ses pères spirituels que sont Dylan ou Cohen. A-t-il réussi ? On vous dit tout dans cette chronique !

En préambule, il est important d’expliquer la signification d’Anagnorisis. Pour faire simple, selon Aristote, c’est le fait de découvrir quelque chose de nouveau sur soi. On comprend le pourquoi du comment lorsqu’on entend Lost Horse, la chanson d’ouverture. Elle tire son origine d’un double drame vécu dans sa ferme italienne : après avoir été attaqué sauvagement par son chien-loup (ce qui lui a valu quelques semaines d’hôpital), c’est une bande de loups qui s’en est prise à son cheval qui est tombé d’une falaise. Il n’a malheureusement jamais retrouvé le corps. Ces mésaventures lui ont permis de réfléchir sur ce qu’il avait perdu au fil de sa vie (des rêves à l’amour, en passant par l’espoir) et comment il avait transformé le tout en positif !

Au-delà de cette complexité existentielle, il a aussi mis l’accent sur l’expérimental avec 900 Days ou Rock of Lazarus par exemple. Il en profite avec une grande réussite pour s’écarter de son ambiance musicale habituelle. Il rend hommage à sa manière à des artistes comme David Bowie sur Earth Odyssey ou via le très cinématographique Wildfire à la sauce Nick Cave. Et puis, cette voix, aussi fantasque que fantastique, lui permet de tout faire, encore plus sur cet opus où il a fait toutes les parties vocales qui donnent cette impression d’entendre un chanteur différent à chaque titre. Le caractère et la prise de risques en font un artisan à part, unique en son genre !

Anagnorisis est un condensé de vie dans tout ce qu’elle a de bon et de mauvais mais, on le sait, la musique adoucit toujours les mœurs. Une odyssée musicale vibrante !