Aux Etats-Unis, le moins que l’on puisse dire, c’est que la gestion de la crise COVID ne ressemble en rien à une autre. Là-bas, ce sont essentiellement les Etats (counties) eux-mêmes qui établissent les règles. Mais une constante toutefois : la fermeture pure et simple des salles de concerts et le désarroi des artistes. En Californie, alors qu’un semi-confinement est à nouveau mis en place, les musiciens tâchent d’aborder les choses avec philosophie. C’est le cas en tout cas de Marcos Curiel, guitariste du groupe de metal chrétien P.O.D (Payable On Death) depuis 2006.
Vous aussi, vous avez du être confinés en début de cette année. Quelle est la situation aujourd’hui ? Comment tu te sens par rapport à ça ?
Marcos: Pour l’instant, nous venons tout juste de retomber au plus haut niveau d’alerte pandémique. Nous avons un code couleur et nous sommes passés au mauve, qui correspond à un confinement « strict ». Autrement dit, tout ce qui n’est pas considéré comme essentiel (restaurants, bars, parcs à thèmes , NDLR) est désormais fermé. C’est vraiment triste d’en arriver là mais je pense que c’est ce qu’il faut faire, donc je le comprends totalement.
La première fois, comment avez-vous réagi à l’annonce du confinement ? Vous pensiez que c’était logique?
Marcos: Evidemment ce n’est pas facile quand tu vis de la musique comme moi. Mais je ne pense pas qu’il faille réfléchir à ce qui nous arrange, mais à ce qui est nécessaire et juste pour endiguer la pandémie et avancer.
Du coup, comment tu te sens maintenant ? Et depuis le début de cette crise de manière générale ?
Marcos : (sourires) J’ai de bons comme de mauvais jours, ça dépend un peu. Au vu des circonstances, je m’en sors plutôt bien, je ne me plains pas.

Le plus difficile, évidemment, c’est quand même de ne pas pouvoir refouler la scène. Quelle a été votre réaction lorsque les concerts ont été annulés ?
Marcos: Vu comment les choses évoluaient, je n’ai pas été surpris. J’aurais souhaité que cela se passe autrement, qu’on ait trouvé d’autres solutions mais bon, je ne contrôle pas tout ça et je ne peux rien y faire. On doit assumer.
Avec toutes ces annulations, vous avez probablement pris du temps sur d’autres projets. Quels sont-ils ?
Marcos: Evidemment, on a pris plus de temps pour préparer 2021. On prévoyait déjà de fêter les 20 ans de l’album Satellite. Il y a pas mal de choses qu’on est prêt à lancer mais je ne peux rien dire pour le moment. On attend le moment opportun pour nous dévoiler. Quand on y verra plus clair surtout… Puis, on travaille lentement mais sûrement sur de nouveaux projets, tant les chansons que contenus de manière générale. Affaire à suivre.
D’autres groupes ont organisé des livestreams et des concerts virtuels. De votre côté, vous aviez rencontré quelques fans via Zoom ou chat vidéo sur Instagram. Qu’est-ce-que tu penses de cette démarche ?
Marcos: Ca peut être cool dans l’absolu, mais ça marchera un temps. Ca ne peut clairement pas remplacer un vrai concert, devant un vrai public. Le contact direct avec les fans est important.
Tu sembles assez philosophe sur la situation, mais je me demandais, qu’aimerais-tu dire sur la gestion politique de la crise et les critiques qui en ressortent ?
Marcos: Je dirais qu’il faut arrêter de politiser la pandémie. On a surtout besoin d’être unis et essayer de l’arrêter à notre tour. C’est une question de santé, de vie et de mort. Pas une question de politique.
Encore un message plutôt positif, alors pour conclure, que dirais-tu aux artistes qui vivent actuellement une situation difficile?
Marcos: Je leur dirais de faire de leur mieux. Restez en bonne santé, restez positifs et restez forts. Tout a une fin. Comme une tempête. Cela ne durera pas éternellement. Soyez prêts quand tout sera terminé. Comme ça on pourra recommencer à faire vivre le rock’n’roll. En gros, gardez la tête haute. Et je citerais même Jimi Hendrix: When the power of love overcomes the love of power, the world will know peace (Quand le pouvoir de l’amour surpassera l’amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix).