Après un premier EP séduisant, les mecs de Magenta sortent ce 9 avril Monogramme, leur tout premier album. Chronique !
C’était à l’aube de l’été 2020 que les Français de Magenta présentaient Long feu, leur premier EP. Avec des titres forts comme celui qui donne son nom à ce court-format, on retrouvait la plume et la rage qu’on attendait d’eux avec de nouvelles sonorités comparées à leur projet précédent qu’on ne présente plus. Et c’est d’ailleurs ici que réside toute la différence entre cet ancien projet et Magenta ; la musique.
Là où ils donnaient davantage d’espace à l’interprétation textuelle par le passé, ils ont ici travaillé dans le sens inverse : la musique a été composée avant d’avoir le texte. Ce dernier vient donc agrémenter la première. Sur le plan stylistique, on se retrouve ici avec des sonorités beaucoup plus électro dont on ne peut nier l’influence de la french touch. C’est bien exécuté et ça laisse de la place à de beaux moments musicaux comme le riff de Boum Bap absolument imparable.
Au niveau des textes, c’est toujours aussi bien écrit. Même si on retrouve quelque chose d’un peu plus chanté et mélodique, il y a toujours ces mêmes émotions, ces questionnements générationnels qui évoluent au fil des ans avec le groupe dans les chansons de Magenta. Ça parle d’after sur Assez ?, d’amour impossible sur Pointe rouge ou encore du « monde d’avant » sur 2019 tout en s’adressant, finalement, à un public de jeunes trentenaires plutôt qu’à une audience très élargie. C’est ciblé, mais efficace.
En conclusion, Magenta réussit le pari d’un retour qui fait mouche. Le groupe se réinvente mais conserve toutefois cette âme qu’on aimait tant précédemment. Les mots sont beaux et justes, la musique efficace, tout est à sa place mais surtout, tout est à sa place correctement et c’est ça qu’on attendait.
