Cory Hanson : un rafraichissement venu du désert

Cory Hanson troque une nouvelle fois son costume de leader du groupe Wand pour nous offrir son deuxième album solo Pale Horse Rider. On l’a disséqué pour vous.

Imaginez, vous êtes dans une maison entourée de cactus, isolée dans le désert californien. Comment ne pas trouver l’inspiration ? C’est le contexte qu’a choisi Cory Hanson pour enregistrer son nouvel album. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais l’artiste est loin d’être un inconnu. Actif depuis 2013 au sein du prolifique groupe psychédélique Wand et ses cinq albums en cinq ans, Hanson a trouvé le temps de sortir son premier album solo The Unborn Capitalist of Limbo en 2016. Il a également collaboré avec le tout aussi productif Ty Segall avant de travailler avec Bill Callahan et Bonnie “Prince” Billy sur le titre Night Rider’s Lament. Les présentations sont faites. Entrons dans le vif du sujet !

Dès les premières notes de Paper Fog, le titre d’ouverture de l’album, on comprend que les trois éléments centraux sont la voix de Cory Hanson (sans blague), sa guitare acoustique et la pedal steel de Tyler Nuffer. Ce dernier instrument est une sorte de guitare jouée à plat avec une petite barre en acier déplacée sur les cordes. Elle est notamment utilisée dans la country et dans la musique hawaïenne. D’une importance capitale dans Pale Horse Rider, elle participe grandement à l’atmosphère globale de l’album. Si les paroles sont assez énigmatiques et parfois un peu sombres, la musique est très apaisante. Comme sur le magnifique Angeles qui nous emmène loin dans nos pensées. Sur Bird of Paradise, on retrouve la sensation d’un rêve étrange à la fois agréable et déconcertant. Deux morceaux d’une beauté sans faille livrés avec élégance.

Les accointances avec la country sont encore plus évidentes sur la chanson Vegas Knights. Ce n’est peut-être pas le titre le plus intéressant de l’album tout comme les deux instrumentaux courts Necklace et Surface to Air dont on peut se poser la question du réel intérêt de leur présence. Passons. La magie opère à nouveau sur Another Story From the Center of the Earth. Une pièce de près de huit minutes dans laquelle Hanson revisite à sa façon le roman de Jules Verne. Le contraste entre la mélodie calme et relaxante du début de la chanson avec la guitare saturée du solo presque bruitiste rappellera d’une certaine façon les War on Drugs. On aime. Mais comment passer à côté d’une autre comparaison quand on écoute la voix du chanteur californien ? Difficile de ne pas penser à Thom Yorke. C’est particulièrement frappant sur la chanson Pigs dans laquelle l’influence de Radiohead est évidente. Une belle manière de conclure l’album.

Cinq ans après un premier album déjà intéressant, Cory Hanson met la barre bien plus haute avec ce deuxième opus. Pale Horse Rider est un billet pour un voyage intérieur. Il nous transporte sans avoir besoin de bouger. Un moment rafraichissant dans un monde où il est actuellement très compliqué de traverser les frontières.

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