Avec Senjutsu, Iron Maiden s’inscrit toujours un peu plus dans la postérité, parmi ces groupes qui évoluent sans jamais se perdre.

La Vierge de Fer peut-elle vraiment décevoir ? Plus le temps passe, moins la question se pose. Avec Senjutsu, son 17ème album studio, elle signe un retour discret mais calculé, amorcé par The Writing On the Wall, un morceau à la fois caractéristique et pourtant aventureux, mêlant classic-rock à du Iron Maiden pur jus comme on en attendait depuis six ans.

On pourrait bien sûr regretter des structures trop familières, un tantinet faciles et téléphonées. Mais tout compte fait, pourquoi changer une recette qui fonctionne depuis plus de 40 ans ? The Time Machine, The Parchment ou Days of Future Past ne réinventent pas le genre mais restent particulièrement efficaces. L’iconographie japonaise (Senjutsu signifiant « Arts de la guerre ») et les thèmes abordés, sombres et mélancoliques (« Waiting for the judgement, But the judgement never ends » – « J’attends le jugement, mais le jugement ne finit jamais ») sont en parfait accord avec l’histoire d’un groupe qui possède son propre public, acquis à sa cause, et qui ne cherche jamais vraiment à l’étendre en flirtant avec le « mainstream » que d’autres ont expérimenté avant eux. Et ce ne sont pas les trois longues tirades de plus de 10 minutes, Death of the Celts, The Parchment et Hell on Earth qui vont faire changer d’avis les plus indécis.

Senjutsu, c’est un peu la consécration du travail fourni par un collectif bien rodé, qui se connaît, se maîtrise et s’exprime avec lourdeur et efficacité dans un registre inchangé mais toujours d’actualité. Une réussite en soi pour le premier album produit depuis que Bruce Dickinson, le chanteur, ait été diagnostiqué d’un cancer de la gorge fin 2014.