Neuf ans après Loud Like Love, Placebo est de retour plus furieux que jamais avec l’album Never Let Me Go. Chronique !
Cela faisait quelques temps que nous nous demandions où étaient passés Brian Molko et sa bande. Nous les avions croisés une dernière fois en 2014 à Werchter pour défendre le très intéressant Loud Like Love sorti en 2013, puis plus rien. Du teasing avait fait ensuite son apparition courant 2019 avant un retour au silence. Selon Stefan Olsdal, guitariste du groupe, c’est l’envie et l’énergie de Brian Molko qui ont provoqué le retour des Britanniques. Mais alors, l’attente valait-elle le coup pour ce Never Let Me Go ?
Placebo, c’est un groupe qui a exploré pas mal de choses en presque trente ans de carrière, passant de chose très brutes à d’autres beaucoup plus atmosphériques voire expérimentales. Ce nouvel album, c’est une sorte de synthèse à la sauce furie de tout ce que le groupe a pu proposer sur les sept albums précédents. Porté par la rage des deux dernières années écoulées, le disque nous propose un voyage aux frontières de la pop et du rock. Des titres comme Sad White Reggae nous rappellent par exemple la période de Battle for the Sun, là où Hugz se rapproche davantage des débuts de la formation. Dans son ensemble, ce nouvel effort s’avère plutôt brut de décoffrage et tout ce furieux réalisme « post-sanitaire » nous est craché au visage et on ne peut que baisser les yeux et l’accepter. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Sans jamais perdre son identité ni son ADN, Placebo livre avec Never Let Me Go un album qui plaira autant aux puristes qu’aux nouveaux venus. Les mecs ont de la rage en eux, ils l’assument et mettent le tout en musique d’une bien belle manière. Un retour qui fait énormément de bien.
