Pour terminer leur tournée européenne entamée il y a de cela trois ans (bon ok, il y a eu une pause de deux ans), les Allemands de Rammstein ont posé leurs lance-flammes à Ostende le temps de deux soirées caniculaires les 3 et 4 août. On était à la première des deux dates et on vous dit tout.

A l’heure d’écrire ces quelques lignes, on ne vous cache pas qu’on transpire encore un peu des suites de ce qu’on a vécu. La réputation de Rammstein n’est plus à faire, les mecs se sont installés ces dernières années comme l’un, si pas le meilleur groupe live encore actif à ce jour. Lorsque le concert commence par l’énorme explosion de la scène qui en fera sursauter plus d’un autour de nous, le décor est directement planté, on va avoir droit à du très lourd.

Entre les deux parties de la tournée, le groupe a sorti l’album Zeit le 29 avril dernier. Exit donc Was Ich Liebe en introduction du concert, place à Armee der Tristen et son refrain fédérateur « Komm mit (Rejoins-moi) ». Même si la scénographie reste dans l’ensemble similaire à celle proposée en 2019 à Bruxelles, on a eu les mêmes frissons et ressenti la même folie à Ostende. Ce soir, pas de stade, mais le Park De Nieuwe Koers sous la canicule que les (grands) moments de pyrotechnie sont venus renforcer pendant les 2h20 du set.

On ne vous cache pas qu’il est difficile pour nous de retenir un moment en particulier du concert tant tout est épique et magistral dans un concert de Rammstein ; les lance-flammes sur Mein Teil, l’arbalète explosive sur Du Hast, le landeau géant cracheur de flammes et confettis sur Puppe (qui risque de devenir un classique du groupe pendant un moment) ou encore la teub géante cracheuse de mousse sur Pussy. Pas un moment le groupe ne perd l’attention de son audience, pas même lorsque Till Lindemann, particulièrement en forme ce soir, s’amuse à donner des coups de boule à un poteau (oui oui) au point de s’en ouvrir le front. Ces mecs sont déjantés, mais rien ne les arrête, pas même chaleur suffocante de la côte belge. Ils iront jusqu’à faire monter un jeune garçon sur scène lors de leur traversée de la foule en canoé gonflable après une magnifique version de Engel. Alors certes, l’empreinte carbone du groupe n’est certainement pas la plus exemplaire et la facture énergétique doit douiller fin du mois (vous aussi vous avez eu votre relevé de compteurs ?), inutile de s’arrêter à ça là où d’autres groupes qui se vendent écolos se rendent à leurs concerts dans des vans individuels.

Il faisait toujours aussi chaud sur le coup de 23h lorsque le groupe s’est agenouillé pour saluer son public et le remercier en néerlandais, français et allemand après avoir clôturé son set par le sublime Adieu tiré de leur dernier album. Peu de groupes ont réussi à nous mettre de pareilles gifles en pleine face mais force est de constater que Rammstein continue encore à nous impressionner et à nous surprendre après autant de temps. Personne ne sait de quoi demain sera fait pour les Allemands mais on ose espérer qu’ils reviendront encore avec une tournée encore plus gigantesque et que cette fois, ce sera le public qui posera le genou à terre face à une telle grandeur.