Si la Belgique est devenue au fil des années une véritable terre de festivals avec une offre gigantesque, la France n’est pas en reste. On a donc pris le volant direction Charleville-Mézières ce 18 août pour aller profiter du Cabaret Vert. Retour sur une journée chaude et riche en décibels.
Ce qui distingue le Cabaret Vert des autres « gros » festivals, c’est avant tout ses horaires. En ouvrant ses portes à 16h30, on est loin d’un lancement des hostilités à midi comme à Werchter ou au Graspop. Sur le site, pas de Jupiler ni de Coca, mais bien des bières et boissons locales à prix raisonnables, ce qui a le mérite d’être souligné là où on a parfois l’impression de se faire entuber quand on paye 3,5€ la petite bouteille d’eau à certains endroits.
Bref, une fois passée cette critique économico-gastronomique, rendez-vous était pris sur la scène Razorback pour aller découvrir PROTOGONOS. A l’instar du dieu premier dans la mythologie grecque et dont il porte le nom, le groupe de Reims lançait les hostilités de la journée avec un métalcore particulièrement réussi et détonnant. Dans ce petit espace très métal, les décibels pleuvent et le public est déjà chaud et prêt à donner de la voix. Une belle découverte qu’il nous tarde de revoir.

Direction ensuite la scène Zanzibar, main stage du festival, pour aller voir la deuxième moitié du concert de Ty Segall. Ce set était pour nous une découverte étant données nos maigres connaissances de l’artiste. Mais une chose est sûre, on a apprécié le moment à la fois très rock et très aérien, oscillant entre des touches Band of Horses ou encore Biffy Clyro.
Le temps d’un rafraîchissement voici que débarquent les Pixies ! Le groupe culte emmené par Frank Black était chargé de chauffer la foule avant l’énorme tête d’affiche qui allait suivre : Slipknot. Bien que la première moitié du set était assez intense, la seconde perdra un peu en intensité à l’exception du tube intersidéral Where Is My Mind? mais surtout, pas un mot ne sortira de la bouche du groupe. On sait que les Pixies ont déjà fait des tournées pour l’argent, pourquoi ne le referaient-ils pas encore ? Malgré une belle performance, le concert nous laisse un petit goût amer.
A peine le temps de souffler un peu et de récupérer de la lourde chaleur de la journée que déjà, sous nos yeux plein d’étoiles, se dresse l’immense drapeau Slipknot sur la scène. Il est 22h lorsque commence For Those About To Rock d’AC/DC sur lequel le groupe enchaînera avec Disasterpiece, dévoilant ainsi le magnifique décor sur la scène. Les légendes du métal étaient chaudes ce soir, Corey Taylor faisant une fois encore démonstration de ses capacités vocales à couper le souffle. Les tubes s’enchaînent avec Before I Forget, Duality, Unsainted, The Heretic Anthem, Spit It Out ou encore le trop rare mais merveilleux Dead Memories. A quelques semaines de la sortie de leur nouvel album The End So Far, les Américains ont aussi joué le nouveau titre The Dying Song. Malgré l’ambiance familiale du festival, des pogos fleurissent dans la fosse et Corey semble s’en réjouir même si on a pu voir quelques jeunes fans quitter la fosse quelque peu paniqués par ce qu’ils ont vécu (on n’a pas pu retenir quelques rires, on se doit d’être honnêtes avec vous). Prévu initialement pour 1h45, Slipknot ne jouera finalement que 1h30, seule petite ombre au tableau de notre côté.

Assommés par la chaleur et la fatigue, on quittera ensuite le Cabaret Vert des décibels plein les oreilles et des flammes plein les yeux, heureux de la journée passée dans ce festival que nous vous invitons vivement à découvrir. L’affiche est pensée pour tous les publics de tous les âges et tous les goûts. C’est surprenant de voir Slipknot, Stromae et OrelSan partager l’affiche mais faites-nous confiance, ça vaut la peine !