Protomartyr, le groupe de Detroit venait hanter l’Orangerie avec son post-punk sinistre, pour un résultat à la hauteur de leur musicalité. On découvre cette nouvelle curiosité.
La pluie et l’orage nous fait fuir la belle terrasse du Botanique pour découvrir la première partie. Heimat, groupe français du fantastique label Teenage Menopause Records nous propose en entrée du … de… Très bonne question en fait ? Samples d’Orient et textes en allemand, le duo délivre un post-punk/new wave/arty/experimental qui clairement nous as loupés. Néanmoins la salle se remplit au rythme des subs de la formation et cette ambiance décalée à l’air de faire son effet, tant mieux !
21h pile et Joe Casey et son orchestre déboulent sur scène. Le leader anti-charismatique lance son show en toute sobriété, une Maes à la main. Dans son costume d’afterwork, on a vite l’impression de retrouver un collègue après une journée de merde, mais quelle ambiance ! Un quintet éclectique qui balance sévère en une heure chrono, c’est tout ce qu’on voulait. On aura eu June 21, un morceau exceptionnel, tout en finesse. On aura eu le grand classique Pontiac 87, à la Joy Division, et on aura évidemment eu le tube Processed By The Boys qui aura fait mouche dès les premières notes. En bref, une setlist très large reprenant avec brio la discographie du groupe.

On les attendait au tournant ces Américains à l’accent anglais. Sans pour autant nous bouleverser, Protomartyr a proposé un concert solide, honnête en prêchant le naturel et la classe. Quelques mots avec le public mais avant tout de la musique, un post-punk abrasif dont ils ont la recette avec une touche d’inspiration shoegaze. C’est propre, c’est net et c’est efficace. On essaiera de ne pas les comparer à IDLES et leur fantastique live à l’Ancienne Belgique il y a peu… Ici, la sobriété était de mise pour un show plus cérébral et foncièrement moins festif. Mention spéciale à (encore une fois) le son exceptionnel de l’Orangerie qui aura su faire honneur au quintet !
Protomartyr n’est sûrement pas LE groupe à ne pas rater. Néanmoins, avec son post-punk sans concession, on a passé une soirée intense, un grand moment musical qui a su faire bouger un Bota bien rempli. La formation manque parfois DU tube magique, DU titre classique… Mais au final, qu’est-ce qu’on s’en fout ! C’était si bon.
