Surpris par une affiche bien barrée, nous avons mis les voiles sur le Magasin 4. Impossible de rater l’un des fer-de–lance de la scène underground wallonne: Le Prince Harry. Connu pour être un groupe qui défonce en live, les Liégeois n’ont pas manqué leur chance et on fait danser la salle plutôt bien remplie durant un set sans concessions. Après une ouverture surprenante des démons de Duflan Duflan, nous avons encore une fois été surpris par cette solidité des monarques… En ce temps sombres, nous avons donc logiquement décidé d’aller rencontrer le Prince pour lui rendre hommage.
Cela fait maintenant un bout de temps que nous n’avons plus de nouvelles du Prince Harry, comment ça se passe pour vous actuellement ?
Ces derniers temps, on ne s’est pas souvent retrouvés à deux pour composer… Nous avons essayé à distance mais ce n’était pas évident. Mais pour l’instant, la machine reprend.
Pour créer ensemble ?
Oui ! On a fait une grosse pause durant le COVID. On a beaucoup tourné en 2019 et ça nous a un peu fatigué au niveau du groupe puis du fait d’assumer ce mode de vie. Du coup, on a pu recharger les batteries durant le confinement. Ici, on est de retour avec quelques nouveaux morceaux et le projet reprend petit à petit. Notre prochain projet est un split avec Spagguetta Orghasmmond, ça arrive bientôt et ça sera des reprises du groupe The Kids. Improbable, avec deux styles différents mais bien sûr en famille car c’est sur le label du Rockerill.

Le Prince Harry c’est un projet qui commence à prendre de l’âge, et de la maturité du coup ?
Le tout début c’est en 2006. Puis ça a été plus sérieux à partir de 2012, donc oui.
Avec des groupes comme La Jungle vous prenez du coup une place de « parrain de l’underground », qu’est-ce que ça vous fait ?
Du mal quand tu le racontes comme ça (rires). Après un concert comme ce soir, c’est plutôt un honneur de pouvoir sentir et faire ressentir la même énergie qu’à nos débuts.
Rien n’a changé alors ?
La base n’a pas changé… Le Prince Harry c’est un grand partage d’énergie depuis les premières répétitions. Un ping-pong mental avec le public et on se sent toujours chanceux de pouvoir exciter les gens et de pouvoir vivre cette transe avec eux. Durant des années, la formation a pu changer de membres et parfois même de style mais la base du Prince Harry n’a pas bougé, c’est peut-être l’esprit punk ?

Il est vrai que votre formation a beaucoup évolué depuis le début, en terme de membres et d’instruments aussi.
Oui, dernièrement on a d’ailleurs tout changé au niveau du matériel. On s’est débarrassé du superflu pour pouvoir proposer quelque chose de plus précis et de plus net. Cela nous convient bien d’être à deux maintenant, c’est plus simple. On s’entend très bien, c’est évident et sain même en tournée et on se retrouve bien dans nos influences communes. Ceci dit, rien n’est définitif et nous restons ouverts à l’expérience. On produit d’ailleurs beaucoup de morceaux qui finissent à la poubelle.
Et pourquoi ce choix de les jeter ?
Parce que cela nous plaît pas. La grande majorité de nos créations est effacée parce qu’on veut éviter le disque de remplissage. Depuis la dernière fois qu’on a composé en 2018, nous n’avons pas encore su trouver le thème pour le prochain album, nous laissons donc le temps faire les choses pour proposer quelque chose de vraiment intéressant.
C’est quoi votre sentiment après avoir retrouvé la scène du Magasin 4 ?
C’est comme un retour à la maison. Au même niveau que des salles comme La Zone, ce sont des salles DIY et ça nous rend toujours heureux de jouer dans ces lieux mythiques pour la scène. C’est d’où on vient et on a déjà eu la chance de jouer dans des milieux très différents mais finalement c’est ici qu’on se sent le mieux pour jouer notre musique. Même l’odeur y fait son charme…

Vous avez énormément tourné comme groupe, est-ce qu’il y a encore des lieux qui vous intriguent ?
On aimerait bien découvrir des places où on a jamais joué, c’est sûr. L’Allemagne, l’Espagne, ou encore l’Angleterre… Notre duo a commencé après le départ d’un batteur qu’on a dû remplacer à la boite a rythmes en Allemagne d’ailleurs. Nous avons donc soif de nouveaux horizons
Vous faites partie du Rockerill, un label qui a beaucoup évolué sur cette vague underground, c’est quoi votre ressenti sur la scène actuelle ?
Le Rockerill c’est quelque chose de rare qui propose des groupes qui méritent d’être écoutés. Il y a des trucs très intéressants. Ceci dit la scène punk m’a parfois déçu au niveau du public… Le côté rock’n’roll qui frôle parfois trop dans la violence gratuite ou l’irrespect nous a, à un certain moment, déçus et en retrouvant l’électronique, nous a rapprochés d’une scène plus cool. Les moins de 25 ans sont en train de créer une scène électronique très intéressante par exemple. Ceci dit, avec le temps, on est moins excités par ce qui sort, on l’avoue…
Merci au Magasin 4 et au Prince Harry ainsi qu’à Duflan Duflan pour une soirée encore mémorable. Restez à l’écoute sur les réseaux sociaux pour le suite de ce groupe bientôt légendaire !