Interview : Digital Donkeys, enfin l’accomplissement

C’est en 2014 que Benjamin Daenen rejoignait Benoit Lemaire sur son nouveau projet, aujourd’hui appelé Digital Donkeys. Cette année, le duo concrétise enfin en sortant son premier album, Soul Banger, qu’il a pu défendre le 17 septembre dernier au Centre Culturel de Chênée. Rencontre avec un duo liégeois plein de bonnes idées et surtout de bonnes vibes.

Cela fait déjà un moment que vous travaillez ensemble. Comment est né votre projet ?

Benjamin : On se connaissait déjà de vue avec Ben, et ça faisait un moment que je n’avais plus fait de musique. J’ai tout de suite pensé à lui et je lui ai demandé s’il serait intéressé qu’on bosse ensemble. A l’époque, il travaillait déjà avec un ami sur un nouveau projet, et je m’y suis finalement greffé.

Benoit : On n’avait pas vraiment d’objectif à ce moment-là. J’ai récupéré un piano, j’ai recommencé à y jouer, ça faisait longtemps, et puis j’ai transformé ces sons en sons plus electro et rock. Benja était chaud de chercher des airs pour aller avec la musique, et finalement, ça a pris tout son sens. Mon meilleur ami a finalement quitté le projet et on s’est retrouvés tous les deux. On se demandait: est-ce-que ça peut marcher, à deux ?

Votre passion pour la musique dure donc depuis un moment déjà…

Benjamin : J’ai toujours été baigné dedans. J’étais dans une chorale pour enfants, c’est là que j’ai appris à chanter. On a fait des tournées en France, au Canada… c’était pas rien.

Benoit : De mes 16 ans à mes 22 ans, je faisait de la pop, punk rock à la Blink 182 ou Green Day dans un garage avec une guitare. On s’est jamais exportés mais j’ai fait quelques dates, comme le bal des bleus. C’était l’éclate totale à l’époque.

Depuis 2014, vous avez rencontré quelques obstacles à la concrétisation de votre projet.

Benoit : Je suis parti en Nouvelle-Zélande en 2017 et à mon retour, c’est Benja qui partait au Canada. Mais ça ne nous a pas vraiment freinés. Là-bas, j’ai été fortement inspiré par le chant des oiseaux. La Nouvelle-Zélande est un endroit merveilleux pour ça. Alors, je les ai enregistrés puis je les ai réécoutés et je me suis dit : « tiens, ça donnerait quoi en accéléré ? » J’ai fait des simulations sur l’ordi et j’ai été satisfait. Ça a servi pour Kyoto Joke notamment !

Benjamin : Le clip de cette chanson, je l’ai tourné au Canada justement. Malgré la distance, on a su continuer à bosser et c’est à ce moment-là qu’on a compris que ça pouvait marcher.

En 2022, vous sortez enfin votre premier album, Soul Banger, qui a été retardé à cause de la crise. Qu’est-ce-que ça raconte exactement ?

Benoit : En fait, c’est assez marrant, mais on écrit souvent des paroles à double sens sans forcément le vouloir. On n’avait pas de fil conducteur précis, mais en écrivant, on est partis sur une ligne qui mélangeait le sérieux et un côté décalé.

Benjamin: Quand on a trouvé le nom Digital Donkeys et le logo, ça n’avait pas forcément de signification, mais on a fini par lui en donner un par la suite. Qu’est-ce-qu’on peut faire, finalement, autour de ça ? L’âne représente l’inaction de l’humanité, face aux grands maux de la société (le réchauffement climatique, la condition des femmes…). On lui parle toujours gentiment à cette âne. Il y a une sorte de tendresse vis-à-vis de cette inaction. On ne fait pas du militantisme, on reste bienveillants, mais on essaie d’aborder ces sujets avec un peu de subtilité.

Pic by Christophe Haupert

Vous avez des exemples concrets dans vos chansons ?

Benjamin : Dans Dear Fear, on parle à notre peur la plus profonde. On dialogue avec elle, on lui dit qu’elle nous étouffe tout en restant poli. Toujours dans la bienveillance, la musique rend toujours tout plus joyeux. C’est un peu le message qu’on veut faire passer. Pareil dans Nip it in the Bud, où l’on évoque le milieu de la drogue, et la volonté que l’on peut avoir de s’en sortir et de s’entraider pour y arriver.

Benoit : Le double sens il est là. On ne veut pas forcément devenir la personne qu’on décrit dans nos chansons, on se moque parfois un peu d’elle, mais la musique est un moyen de communication pour tout le monde. Chacun s’exprime, sur un ton très joyeux parce que c’est ce que nous préconisons.

Le 17 septembre, votre release party a remporté son petit succès face au public. Comment vous vous sentez ? Qu’est-ce-qu’on peut attendre de la suite ?

Benjamin : Au départ, j’avoue, je n’étais pas forcément confiant. On a pu concrétiser notre album grâce à un crowdfunding, qui nous a apporté environ 6000 euros. C’est génial, mais on sent bien que notre son n’est pas forcément ultra-professionnel. Mais cette release party et les quelques dates qu’on a faites nous ont vraiment rassurés. On a ouvert un champ bien plus optimiste.

Benoit : Notre objectif maintenant, c’est de vendre l’album le plus possible sur scène. Vivre des événements dans de bonnes conditions, avoir des dates plus solides.

Benjamin : Sinon, on verrait bien un batteur électro dans notre groupe. Ça pourrait apporter une présence sympa sur scène !

Digital Donkeys retournera sur scène le 22 octobre au Shamrock et le 17 novembre prochain au Mad Café à Liège.

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