Six ans presque jour pour jour après Anomalie, Louise Attaque fait son grand retour sur la scène francophone avec un sixième album intitulé Planète terre, un retour qui fait du bien. Chronique !
Louise Attaque, c’est avant tout une machine à tubes : Ton Invitation, Léa mais surtout, si vous êtes familiers des soirées estudiantines et autres beuveries, J’t’emmène au vent dont les violons rythment encore aujourd’hui les meilleures soirées houblonnées. Mais Louise Attaque, c’est surtout une poésie sublimée au fil du temps par la plume de Gaëtan Roussel. Celui qui a écrit ou travaillé pour Rachid Taha, Hoshi, Louane, Bashung et bien d’autres encore écrit ici des textes dont les vers (après tout, on parle de poésie) sont facilement identifiables. Les textes de Roussel (et donc de Louise Attaque) ont une forme d’aura, de mystère, qu’il faut se plaire à décortiquer. Et cet album, Planète terre, ne fait pas exception à la règle.
Ce nouveau disque très attendu par le public, il est fondamentalement ancré dans son temps, encré de nos pensées. Ici, les Français ne cherchent pas à créer des mélodies entêtantes en mettant de côté les mots justes mais plutôt à trouver la virgule pertinente que la musique viendra sublimer. C’est doux et judicieux à la fois. Ce sixième opus, il se veut tendre sur des morceaux comme Nous n’aurons peur de rien et Dézipper ou anxieux sur La frousse, là où il se veut engagé en abordant la thématique de la transsexualité sur le splendide Mon cher, aujourd’hui ma chère qui pourrait être érigé en hymne LGBTQ+. Lumière du soir, c’est Lamartine ressuscité le temps d’une prise.
Une fois de plus, avec Planète terre le trio de Louise Attaque nous délivre un recueil de poèmes mis en musique par Gaëtan Roussel, Arnaud Samuel et Robin Feix. Nous vous le disions plus haut dans cette chronique, les morceaux ne vous resteront probablement pas en tête pendant des heures mais les textes, les mots, les respirations de cet album feront écho d’une manière ou d’une autre dans vos esprits. « Enivrez-vous » disait Baudelaire, oui, mais de la poésie musicale de Louise Attaque.
