Il aura fallu attendre six ans pour découvrir le quinzième album de Depeche Mode: Memento Mori ! Un nom plutôt sombre qui prend des significations particulières suite au décès soudain, il y a presque un an, d’Andrew Fletcher. On vous donne notre avis ici !
Enregistré en Californie à l’Electric Ladyboy et au Shangri-La, cet album est produit par James Ford connu à la fois pour son travail de production avec des artistes comme Foals mais aussi pour être membre des Last Shadow Puppets ! Dès le début, avec My Cosmo Is Mine, on retrouve les sonorités industriels que l’on aime chez les Anglais avec ses petits sons électroniques si caractéristiques ! Même si la plupart des paroles ont été écrites essentiellement par Martin Gore avant la mort de leur ami, il est difficile de ne pas y voir une connexion étrange. Ils y parlent du deuil, de l’absence et donc, par extension, du temps qui passe en alternant délicatement entre ombres et lumières. La voix de Dave Gahan est toujours aussi fascinante pour faire passer ces différentes émotions si ambivalentes. A contrario, on a toujours un peu de mal quand c’est son acolyte qui prend le micro comme c’est encore le cas avec Soul With Me qui, casse un peu (trop) le rythme au milieu alors qu’on le retrouve avec plaisir derrière les distorsions de ses guitares notamment sur My Favourite Stranger !
Mise à part cette petite déception, la deuxième partie de cet opus se révèle être un peu plus la signature habituelle de Depeche Mode, davantage proche des sonorités de l’époque d’Alan Wilder ! Des sonorités très eighties qu’on retrouve encore sur Never Let Me Go (à l’accent très Joy Division) ou encore sur le positif People Are Good. Tout se clôture en frissons avec Speak To Me où les quelques bribes du synthétiseur sonnent comme un dernier signe de la présence du Fletch.
Il vous faudra plusieurs écoutes pour prendre toute la mesure de cette production d’une profonde élégance ! Même s’il est difficile de sortir des titres du lot, Depeche Mode fait un solide retour avec une œuvre prenant les traits d’un magnifique hommage et nous rappelle qu’on est si peu de choses !
