Interview : The Guardians

Les 12 et 13 mai prochains, nous serons au Durbuy Rock pour un week-end de folie placé sous le signe du rock dur et du métal sous toutes ses formes. Mais avant cela, on a eu le temps d’échanger quelques mots avec The Guardians, groupe carolo qui animera le podium extérieur samedi en début d’après-midi et nous fera découvrir son tout premier album.

Ça fait quelques années maintenant que vous êtes sur les routes. Comment est né votre projet ?

Olivier (guitariste) : Il y a une dizaine d’années, on avait tous des formations différentes. Certains membres se connaissaient et l’arrêt d’un des groupes nous a donné l’envie de se réunir. Ça s’est fait comme ça, naturellement, ça n’a pas vraiment été décidé. C’était une évidence pour moi, voilà, je fais ma petite déclaration (rires).

Votre style est plutôt orienté stoner. Comment vous êtes-vous dirigés vers cela ?

Olivier : Je pense que c’est ce qui nous a réunis. On avait des groupes dans différents univers du rock, et si ça s’est arrêté pour certains groupes, c’est que les membres voulaient se diriger vers le stoner. On avait des groupes plus dans le punk, le rock classique… Mais on avait vraiment envie de faire autres choses. Nos influences nous ont d’ailleurs aidés à aller vers ce style naturellement.

Justement, parlant des influences, vous avez des groupes de référence ?

Olivier : Il y en a beaucoup donc on va pas tous les citer ! (rires)

Fabio (guitariste) : Les Black Sabbath, Kyuss, Fu Manchu… les groupes un peu de la base du Stoner. Il y a 10 ans, en Belgique, il n’y avait pas beaucoup de groupes qui faisaient ça. Maintenant ça a évolué. Il y a plein de groupes dans le genre, on a une belle scène là-dedans et on voulait en faire partie.

Le Durbuy Rock Festival vous a beaucoup aidés pour grandir, notamment avec leur tremplin que vous avez remporté en 2019. Y a-t-il eu un avant et un après ?

Fabio : Le fait de participer au DRF et aux tremplins, ça nous a permis de jouer sur des scènes plus grosses, et de se voir de manière plus professionnelle, avec un ingé lumière etc. On devient une petite entreprise tout en restant amateurs. En voyant cela, on s’est dit qu’on devait évoluer : si on est avec eux, c’est que notre groupe en vaut la peine. Malheureusement, il y a eu le covid donc niveau live, ça a un peu moins suivi mais ça nous a quand même permis d’avancer.

Olivier : La rencontre avec d’autres groupes plus pro aussi, ça a aidé. On voit le niveau, la manière dont les groupes arrivent avec une certaine préparation. On se remet en question, même d’un point de vue matérielle, la manière d’approcher la scène… Ça a changé notre vision, il y a un respect à avoir vis-à-vis des organisateurs mais aussi, il y a un esprit de comparaison, on veut pas avoir l’air bièsses ! (rires). On se professionnalise tout en restant amateurs.

Justement, le DRF, c’est la semaine prochaine. Comment le sentez-vous ?

Olivier : On sort d’une grosse session de composition/studio. On a fait quelques lives mais on se concentrait surtout sur le rec. Là, c’est terminé, ça fait une bulle d’air, on va pouvoir prendre du plaisir comme des enfants dans une cour de récré.

Fabio : Moi je l’attends, c’est le plus gros festival dans le rock et le métal en Wallonie donc c’est important.

Vous pensez quoi de l’affiche ? Vous attendez un groupe en particulier ?

Olivier : L’affiche est terrible. My Diligence, on kiffe vraiment, on a hâte de les voir. Il y a Brutus, etc… On n’attend pas de groupe en particulier mais on attend surtout l’expérience. L’affiche est vraiment éclectique.

Fabio : Il y a des groupes qui jouent le même genre que nous, mais qui sont un stade au-dessus, donc on est curieux de voir comment ça sonne.

Il y a une énorme part de groupes belges au festival. Que pensez-vous de la scène musicale belge actuelle ?

Olivier : C’est vraiment une top question. En Belgique, on se rend compte, et en Wallonie et en Flandre, que certains sont plus connus à l’étranger qu’ici. Ça fait plaisir de voir tant de qualité. Des groupes comme Gnome qui explose, Psychonaut qui devient la référence belge… Il y a une fierté avec tout ce qui existe. My Diligence c’est de la tuerie. La Belgique n’a rien à envier aux autres. On peut aller dans plein d’univers, on voit que ça peut percer. On a tout ce qu’il faut, il faut pousser les bonnes portes et le DRF c’en est une !

De votre côté, vous allez bientôt sortir votre premier album en septembre. Comment s’est passé le processus de création ?

Olivier : L’album, il est un peu venu tout seul. Le covid est arrivé, on avait que ça à faire (rires). On ne s’est pas dit « allez, on compose un album ». C’était plutôt « allez, on a de quoi faire un album, on a la matière, donc allons-y ».

Quels sont les thèmes que vous abordez dans cet album ?

Olivier : Les thèmes, c’est surtout Sandro, le chanteur, qui les amène. On parle de la paranoïa, ce qui divise les gens, la société hyper-connectée… On est dans une société où en parler simplement en discutant, c’est compliqué. Ce sont des thèmes délicats. C’est plus simple de les aborder en musique. On ne peut pas parler de dénonciation mais plutôt de présentation.

Est-ce-que ça répond à votre expérience personnelle, ou pas spécialement ?

Olivier : On vient d’une région, Charleroi et La Louvière, un peu plus délicate socialement et financièrement. On se rend compte qu’il y a beaucoup de richesses mais ce ne sont pas des richesses qui intéressent. On est dans des politiques qui essaient de cliver les gens, etc. Dans notre vie quotidienne, ça se ressent très fort et on voulait vraiment le mettre en musique et en paroles.

Sandro : Quand j’écris les paroles, je suis d’habitude tout seul, mais ici, certains titres ont été écrits ensemble. J’aime bien critiquer la société, j’analyse ce qu’il y a autour de moi. C’est la façon que j’ai d’exprimer la haine que je peux avoir sur certaines choses. Ça tourne autour de la solitude, de l’introspection… Ce que les gens peuvent penser des autres. Je suis un peu anti-capitaliste aussi, je parle aussi pas mal de ça, du système, comment il ne tourne pas quoi.

Si je comprends bien, en théorie, c’est toi qui écris l’essentiel.

Sandro : Les paroles c’est plutôt moi oui. Pour la musique, c’est Oli qui arrive avec quelque chose et tout se construit autour de ça. Puis il y a le studio, c’est le Blackout, on est toujours très bien accueillis. On travaille avec Jonas, il sait nous mettre à l’aise. Il sait ce que le public veut. Ça s’est vraiment très bien passé.

Fabio : C’est un pro, Jonas, c’est le batteur de Pro-Pain (groupe de hardcore américain, NDLR). Il a de supers bonnes idées, il est super pro. Il interagit, il devient un élément supplémentaire dans la composition.

En dehors de Durbuy, vous avez un rêve ? Un endroit où vous voudriez tourner ?

Sandro : En Flandre ! (rires)

Fabio : Le Desertfest, c’est un peu la Mecque du Stoner. Tous les meilleurs groupes Stoner y vont. Mon rêve à moi c’est d’y aller. Je pense qu’il y a moyen, depuis qu’ils le font à Anvers aussi…

Olivier : Sinon, mon rêve, plus basique, c’est que ça continue ! Tout simplement.

Fabio : On y croit. On était des amis, on est devenus un peu une famille maintenant…

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