Pour le premier festival en plein air de l’année, direction le Durbuy Rock les 12 et 13 mai derniers avec son affiche très éclectique, entre grosses écuries et découvertes fracassantes. Un week-end intense mais surtout convivial et animé.

Le point fort du Durbuy Rock Festival, c’est certainement son affiche. Éclectique et pointilleuse, aucune fausse note n’est à déplorer. Les grosses écuries ont clairement fait le taff, là où la scène émergente s’est elle-même illustrée par son efficacité. Petit tour d’horizon d’un week-end haut en couleurs et en rencontres.

Nos coups de coeur

Il serait difficile de ne citer qu’un concert tant l’ensemble des artistes a été globalement très inspiré. On pourrait vous citer Rise of the Northstar, nos favoris du week-end dont la bonne humeur communicative et le hardcore/hip-hop peuvent exalter une audience en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

On retiendra aussi la prestation cinq étoiles des Grecs de Rotting Christ, qui ont littéralement enflammé le podium extérieur le vendredi et volé la vedette à la tête d’affiche du jour, Korpiklaani. Les Finlandais n’ont évidemment pas démérité… Mais on n’en attendait pas moins des légendes du folk metal, inimitables dans l’art de faire la fête.

Le samedi, ce sont Bukowski et Lacrimas Profundere qui auront retenu toute notre attention. Les premiers étaient de retour en Belgique pour la première fois depuis le décès de Julien Dottel, bassiste du groupe et frère du chanteur, Mathieu. Un bel hommage lui a d’ailleurs été rendu, au travers d’un concert d’une belle intensité. Les seconds impressionneront par leur aisance scénique et la tessiture vocale de leur nouveau chanteur, Julian Larre (qui foulait les terres belges pour la première fois). Un moment unique en soi puisque le groupe ne sort que très peu de ses frontières allemandes lors de ses tournées.

On notera également la prestation de Amenra, qui a clôturé cette édition sur cette atmosphère planante dont eux seuls ont le secret. Un moment suspendu, envoûtant qui nous a transportés jusqu’à la fin.

Nos découvertes

Là où le Durbuy Rock frappe toujours très fort, c’est dans les nouveautés. Les tremplins organisés tout au long de l’année permettent à certains groupes d’émerger, et certains d’entre eux possèdent déjà tous les codes nécessaires à leur réussite. Obsolete Humanity, One Hour et surtout Ice Sealed Eyes l’ont prouvé ce week-end. Les derniers nous ont d’ailleurs complètement bluffés par la qualité de leur set : des musiciens très jeunes (entre 21 et 25 ans) et pourtant très inspirés, un son de qualité et un gigantesque sourire sur les lèvres. Une chose est sûre, les Bruxellois étaient au moins aussi contents d’être là que nous.

The Guardians prouvent à leur tour que les tremplins ouvrent de jolies portes. Gagnant lors de la précédente édition, leur stoner largement inspiré de Black Sabbath ou encore Kyuss fait mouche et a mis tout le monde d’accord samedi après-midi.

Nos déceptions

Malgré toutes ces sensations, certaines formations pourtant bien assises ne nous ont pas convaincus : Bloodbath ne s’est pas montré franchement inspiré et l’absence de Jonas Renkse s’est d’ailleurs bien faite ressentir dans le coeur de ses fans. Nick Holmes (chanteur dans les deux formations) ne nous convaincra d’ailleurs pas davantage avec Paradise Lost : un concert bien orchestré mais sans réelle saveur…

Vous l’aurez compris, l’édition 2023 du Durbuy Rock Festival se voulait particulièrement variée et a répondu à toutes les attentes. Pour conclure, mention spéciale également à Brutus qui ne cesse de subjuguer par son talent et à Gronibard, qu’on ne pouvait pas ne pas citer tant leur grindcore bien dégueulasse est immanquable, inqualifiable et franchement inoubliable.

Merci au Durbuy Rock Festival pour son accueil. On se donne rendez-vous l’année prochaine pour un nouveau week-end bien rude comme il faut !