Nick Cave & The Bad Seeds : Son(gs) of Light !

Trois ans après le magnifique Skeleton Tree marqué par la mort tragique de son fils, Nick Cave emmène une nouvelle fois ses Bad Seeds dans une complainte sur ce deuil et cette absence avec une indéfinissable émotion. Chronique !

Ghosteen est une œuvre immense (de près de septante minutes) sous forme de diptyque avec d’abord la partie décrite comme The Children et enfin celle décrite comme The Parents. Dès les premières minutes, c’est un choc et il nous a fallu (et il le faut !) un petit moment avant de le digérer (presque) complètement.
Ce disque s’ouvre sur Spinning Song et sa mélodie presque angoissante, presque sci-fi, pour enfin arriver sur la voix de Nick Cave toujours sur le fil du rasoir entre force et tendresse. Tout au long de ce premier segment, on est embarqués dans un univers sonore féerique d’un père voulant dialoguer avec son fils. La musicalité des Bad Seeds est d’une surprenante sobriété loin des boucles « expérimentales » habituelles. Vous ajoutez à cela la force incroyable des paroles qui sont, elles, sujettes à de multiples interprétations : apocalyptiques sur Sun Forest, chamaniques sur Leviathan ou encore résurrectionnelles sur Ghosteen Speaks ! Tous ces thèmes ayant un lien étroit avec la pochette, probable iconographie rêvée du Paradis (de son fils).
Dans The Parents, la bande nous invite dans une épopée légèrement plus lumineuse musicalement mais sans néanmoins en enlever la profondeur des textes. Notamment sur deux morceaux de plus de dix minutes dont Hollywood dans lequel Nick Cave rêve de trouver une possible sérénité  : « C’est un long chemin pour trouver la paix de l’esprit ». On le lui souhaite tellement car, comme dans la chanson titre,  « This World is Beautiful, Held Within Its Stars » !

Même si on a l’habitude d’entendre des Nick Cave & The Bad Seeds plus nerveux, on ne peut que s’agenouiller, malgré un sujet si noir, devant une telle virtuosité dans la palette des émotions ! Sans trop nous avancer, ce Ghosteen est sans doute ce que Nick Cave a fait de plus introspectif dans sa discographie et illumine fortement cette fin d’année musicale. Percutant et brillant !

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