Il y a quelques semaines, nous avons découvert Foé en première partie de Vianney à Forest National. Il est maintenant temps pour lui de nous présenter son premier album « Îl ». Chronique !
Ce qui frappe le plus lorsqu’on découvre Foé, c’est sa voix, cette voix, grave et profonde, venue de loin. Dès qu’il chante, il prend aux tripes, un peu comme le faisait Gainsbourg à son époque. D’ailleurs, l’esprit de l’Homme à la Tête de Chou plane en quelque sorte sur cet album avec des titres qui rappellent un peu cette période de la chanson française. Prenez « Coma idyllique », « Qu’est-ce que t’as là » ou encore « Bouquet de pleurs », vous retrouverez cette façon de chanter propre à l’âge d’or des Gainsbourg et autre Reggiani avec les légers roulements des R, l’interprétation presque théâtrale…
Vient ensuite le texte et là, c’est le travail dans son entièreté qui prend son ampleur ! « Îl » est un véritable voyage entre les émotions et les mots. Même si les thématiques ne sont pas ce qu’il y a de plus joyeux, elles dégagent évidemment quelque chose de touchant de sincérité, ramènent l’auditeur à la base des coups que la vie peut donner : la mort, les ruptures, les utopies… C’est autour de toutes ces choses que tournent ce premier album et lorsqu’elles sont mises en musique, on retrouve la modernité qui contrebalance avec le côté « vintage » du chant évoqué précédemment. Ces compositions apportent véritablement cette touche qui rappelle l’époque à laquelle sort cette galette avec des synthés aériens (« Nuria ») agrémentés de boîtes à rythme quand ne résonne pas seule la douceur du piano du jeune homme.
En conclusion, Foé c’est l’artiste qui intègre cette nouvelle vague de la chanson française tout en ressuscitant les grandes heures de cette dernière. Les poètes romantiques avaient le génie créateur, les chanteurs français ont le poète interprète, c’est ce qui impressionne chez ce jeune mec qui fait probablement un pas important dans le milieu musical francophone. Avec ce talent, nul doute qu’il pourra encore surprendre à l’avenir en offrant des choses différentes de ce qu’il vient de faire avec « Îl ». On se réjouit d’avance.