Trivium vient de signer l’un de ses albums les plus complets depuis ses débuts en 2000. Trois ans après The Sin and The Sentence, What the dead Men Say synthétise l’ascension du groupe sur la scène métal.

Matt Heafy et sa bande nous ont habitués au changement. Depuis la sortie de Ember To Inferno en 2003, Trivium n’a eu de cesse d’innover, et peut-être même de se chercher. Cette habitude bien ancrée et le succès de The Sin And The Sentence il y a de ça trois ans n’ont par contre pas laissé le choix aux Floridiens : il fallait frapper fort. Et force est de constater… que c’est ce qu’ils ont fait.

L’intro IX annonce la couleur avant de s’imbriquer parfaitement dans le single What The Dead Men Say qui avait déjà fait forte impression à sa sortie. D’emblée, les influences se chevauchent : un peu d’Avenged Sevenfold en plus heavy, un peu de Gojira aussi. Puis tout s’emmêle : on retrouve du thrash dans Amongst The Shadows and The Stones, du black dans Bending The Arc to Fear… Les idées sont nombreuses et fonctionnent particulièrement bien.

Paradoxalement, là ou Matt a choisi de privilégier sa voix claire aux sons gutturaux, Trivium signe ici l’une de ses œuvres les plus heavy depuis sa création. Et permet à des musiciens tels que Corey Beaulieu, le guitariste, de faire part de l’étendue de leur talent.

Finalement, What the dead Men Say, c’est un peu la synthèse de tout ce qui fait de Trivium le groupe qu’il est aujourd’hui. Des musiques assez catchy tels que Catastrophist ou Bleed Into Me qui ne manqueront pas d’être reprises en cœur, et qui nous rappellent l’époque de Vengeance Falls (2013) ; et puis des sons plus bruts qui évoquent Shogun (2008), élevant ainsi les américains bien haut sur la scène heavy metal. Une réputation qu’ils sont tout à fait capables de tenir sur le long terme.