Fauve: la révérence lumineuse

Ils sont une des meilleures révélations françaises 2014, débarquent avec un style nouveau et sortent leur deuxième album «Vieux Frères – Partie 2 », vous aurez sans doute reconnu le collectif français Fauve. Chronique !

Ils nous avaient laissés l’année dernière avec «Vieux Frères – Partie 1 » en promettant un successeur digne de ce nom, les voilà donc de retour avec ce dit successeur. L’album s’ouvre sur « Juillet (1998) » où le collectif peint un portrait nerveux mais coloré et multiculturel de Paris (la nécropole comme ils l’appelaient sur l’album précédent). Ce titre est empreint d’une certaine nostalgie, celle de la remise en question lorsque la trentaine ne semble plus très loin et où on veut redevenir ado, celle qui passe dans la tête de tout le monde au moins une fois… Sur « Paraffine », on retrouve la rage qui caractérisait la première partie de « Vieux frères » mais avec un niveau d’espérance supplémentaire ; « et je suis fier de ça, ça me fait du bien. J’crois que j’suis plus heureux, moins amer, moins en colère qu’avant. Plus apaisé j’espère. » C’est une certaine lumière qui règne sur cet opus. Alors que le premier dégageait un optimisme dans le blizzard de vies pas toujours roses, cette brume semble peu à peu se dissiper dans ce nouveau chapitre.

Les textes se veulent donc d’un grand optimisme et d’une belle luminosité. Dans une génération où la vie est difficile autant pour les jeunes que pour les moins jeunes, les garçons arrivent à dégager des bribes positives de ce qui fait mal et à sortir une certaine idée de révolte derrière les mots posés parfois furieusement comme sur « Bermudes ». Cependant, un passage vide n’est jamais très loin et celui-ci se traduit ici par « Azulejos », titre a capella où l’amour a détruit son auteur et qui résonne extrêmement fort en plein milieu de l’album. Une claque. L’ensemble se clôture sur le superbe titre « Les hautes-lumières », sans doute le meilleur morceau pour terminer ; lumineux, optimiste, touchant, rempli d’espoir et d’envie de vivre, de liberté !

Au niveau des compositions, c’est encore une réussite. On ne balance pas dans le rock, ni dans le rap et pas non plus dans l’électro, on est dans du… Fauve. Des arpèges secs, des compositions parfois tendres, une batterie forte, des passages au synthé entêtants (« T.R.W. ») bref, un ensemble cohérent qui arrive à transmettre le sens du texte par la musique.

En plus de s’imposer par son style unique et osé, Fauve s’impose aussi aux générations multiples et surtout auprès d’un très large public avec « Vieux Frères – Partie 2 ». Toujours aussi enragés mais moins dans le brouillard, le groupe semble se réconcilier avec un monde difficile et injuste, comme s’ils voulaient remercier les coups du sort qui auraient pu les affliger. Une belle réussite, une belle suite, un bel avenir.

fauve

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