Au rayon des retours attendus ce printemps, impossible de passer à côté de celui de Puggy! Trois ans après « To win the world », le trio belge revient sur le devant de la scène avec son quatrième album, « Colours ». Chronique !
Une chose qui saute aux oreilles, c’est que le groupe a pris un virage plus pop-édulcoré pour ce nouvel opus mais pas que… Décortiquons ce sera plus simple. L’album s’ouvre sur « Change the colours », potentiel tube de l’été par ce qu’il dégage : un refrain entêtant, une mélodie colorée (ça ne s’invente pas), véritable hymne au lâcher-prise. En parlant de mélodies entêtantes, vous ne risquez pas d’être déçus avec cet album car plusieurs titres comme « Lonely town » (premier single) ou bien « Fight like you’re fighting » risquent de vous rester dans la mémoire pendant des heures !
Les compositions de ce nouvel opus sont soignées, on sent que le groupe a voulu tout régler jusque dans les moindres détails avant d’être totalement satisfait et c’est un régal pour les oreilles car tout est à sa place ; la basse de Romain Descampe est plus mise en avant que sur les trois autres albums, Ziggy Franzen a toujours cette force de frappe qui le caractérise surtout en concert et la guitare et le synthé de Matthew Irons n’ont rien perdu de leur superbe, la maîtrise est toujours là. Plusieurs nouveautés sont toutefois à pointer dans « Colours » : tout d’abord, on entend pour la première fois une guitare électrique avec, notamment, un solo puissant sur « Fight like you’re fighting ». Alors que Matthew a toujours privilégié la guitare acoustique auparavant, cette évolution marque un tournant un peu plus rock’n’roll pour Puggy mais ça ne s’arrête pourtant pas là ! En effet, le trio a tenté quelque chose d’autre de nouveau en optant, sur « You are », pour un style électro-dance un peu rétro comme l’a fait, par exemple, Nicola Testa l’année dernière sur son premier album. Les sonorités électro reviennent d’ailleurs à d’autres moments de façon plus discrète comme sur « Gods could give » et ses backing vocals. Hormis ces exceptions, la recette Puggy reste fort semblable à ce qu’elle a toujours été et, pour cet album, on pourrait croire que le groupe a voulu regrouper l’ensemble de ses travaux : un peu de guitare, un peu de synthé, le tout en alternance pour ravir les fans de la première heure et les nouveaux amateurs.
Au niveau des paroles de cet album, on a bel et bien encore affaire au même type de songwritting qu’avant ; des textes parfois sombres (« This time ») et d’autres plus joyeux (« Where it wants to be ») s’alternent sur les onze pistes mais il y a une sorte de fil rouge qui régit la totalité de l’œuvre : la liberté. « Colours » semble être un hymne à la liberté, un ouvrage qui nous pousse à nous libérer de nos peurs, nos croyances… dans un monde bien trop oppressant à l’heure où les libertés en général font débat partout, tout le temps. Jeunesse insouciante, liberté de penser, amour… sont des thèmes qui reviennent donc dans cet album, explicitement ou non.
C’est donc avec un bel album que Puggy revient sur le devant de la scène. « Colours » est moins tubesque que ses prédécesseurs mais regorge de morceaux taillés sur mesure pour le live comme ils ont pu le démontrer lors de leur concert à La Madeleine la semaine dernière. Avec une tendance plutôt pop virant parfois sur des influences plus rock, Matthew, Romain et Ziggy risquent de s’attaquer à un large public et de faire parler d’eux. La fraîcheur de l’album annonce d’ores et déjà l’été et on ne peut qu’attendre les différentes dates estivales pour que les trois musiciens fassent leurs preuves sur scène.