Thirty Second to Mars: politique et intimité

Cinq ans, c’est le temps qu’il aura fallu attendre avant de voir revenir Thirty Second to Mars sur le devant de la scène avec un nouvel album. C’est avec « America » que le trio fait son grand retour. Chronique !

TSTM, c’est clairement un groupe qui divise ; certains voient en la formation un grand groupe de (pop) rock américain qui déchaîne les (jeunes) foules là où d’autres voient en Jared une sorte de gourou obnubilé par son image en plein ego-trip. Une chose est sûre, c’est que les trois mecs ont su évoluer au fil des années et ils le prouvent une fois encore avec ce nouvel marqué politiquement (rien que les différentes couvertures de l’album mettent tout le monde d’accord) et personnellement.

En guise d’amuse-gueule, le groupe avait dévoilé il y a sept mois le single « Walk on water » et on se retrouvait face à un titre qui faisait encore écho à « Love, lust, faith & dreams », album précédent des Américains, avec ses chœurs et son refrain entêtant. De ce type de morceaux, il en est encore question sur « America », notamment avec « Rider » et « Live like a dream » et leurs « ohohoh » qui vous martèlent l’esprit encore et encore. Et encore. C’est finalement là que le groupe perd un peu de sa superbe, en cédant leur style très rock des débuts à une musique plus édulcorée, plus pop, quelque chose qui rentre fatalement dans le moule de la radiodiffusion. C’est d’ailleurs une surprise de voir apparaître le rappeur A$AP Rocky sur « One track mind ». Toutefois, Shannon et Tomo font toujours aussi bien le boulot avec des arrangements qui restent assez proches de ce qu’on a pu entendre auparavant, histoire de ne pas dénaturer ce nouvel opus.

Cependant, même si le groupe prend un virage stylistique, ce cinquième album n’en reste pas moins intéressant de par certains textes ! Comme cité plus haut, « America » se veut en partie engagé contre le gouvernement de l’homme orange à la Maison Blanche et en même temps très personnel pour Jared Leto. Sur « Walk on water » et « Hail to the Victor », par exemple, certains mots font indéniablement écho : « Is everybody out here crazy? Anybody want a war, war? Everybody out here crazy, crazy. Hail to the victor », « In the end, the choice was clear. Take a shot in the face of fear, fist up in the firing line, times are changing. » Sur « Rescue me », par contre, l’acteur chanteur se livre, devient plus intime en introduisant la chanson comme ceci : « Whatever you do, don’t ever play my game. Too many years being the king of pain, you gotta lose it all if you wanna take control, sell yourself to save your soul. » Mention spéciale aussi pour le superbe « Remedy » où Shannon Leto quitte sa batterie le temps d’une interprétation toute en émotion.

En fin de compte, « America » est un album intéressant autant que déstabilisant. Le groupe évolue avec son temps et même si les fans de la première heure vont sans doute être réticents, on ne peut pas nier le travail fourni. Thirty Second to Mars, c’est un groupe qui sait observer son pays et en parler, directement ou non. C’est aussi un univers et un « leader » charismatique qui ne déçoivent pas et qu’on a plaisir à retrouver à chaque nouvelle sortie. La suite au prochain président ?

 

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